Voyage en mobylette

Juan arrive d’Espagne à la frontière séparant l’Espagne et la France à mobylette avec un gros sac sur ses épaules.
Le douanier l’arrête et lui demande :
– Qu’est-ce que tu as dans ton sac ?

Il répond :
– Du sable.

Le douanier, incrédule, lui dit :
– On va voir ça… Descends de la mobylette .

Le douanier ouvre le sac et répand le sable qu’il contient sur le sol. Il fouille dedans sans rien y trouver.
– C’est bon, lui dit-il.

Juan ramasse le sable du mieux qu’il peut et repart sur sa mobylette.
Une semaine plus tard, la même chose se produit.
Le douanier demande à Juan :
– Qu’est-ce que tu as dans ton sac cette fois ?

Juan répond :
– Du sable.

Le douanier, qui n’est toujours pas convaincu, décide de détenir Juan pour la nuit et d’envoyer un échantillon du sable pour analyse.
Le lendemain, les résultats révèlent qu’il s’agit bien de sable. Il laisse donc Juan repartir sur sa mobylette .
Le petit manège se poursuit tous les deux ou trois jours pendant les quelques années qui suivent.
A chaque fois, le douanier fouille le sac de sable.
Il envoie régulièrement des échantillons pour analyses de toutes sortes mais toujours sans rien trouver d’autre que du sable.
Finalement, quelques années plus tard, Juan arrête de traverser la frontière en mobylette avec son sac de sable.
Un beau jour, alors qu’il est en retraite, le douanier prend ses vacances en Espagne et rencontre Juan dans un petit bar sur la
plage .
– Hé ! Je te reconnais, toi ! Tu n’es pas le gars qui traversait la frontière en mobylette avec un sac de sable ?

Juan reconnaît le douanier et lui répond :
– Oui, c’est moi.
– Qu’est-ce que tu deviens ? lui demande le douanier.
– Je me suis acheté ce petit bar et je vis tranquillement, répond Juan.

Le douanier se décide finalement à lui demander :
– Écoute, je suis à la retraite et je n’ai plus aucun pouvoir. Je voudrais bien savoir une chose. Je n’ai jamais arrêté de penser à ça depuis que je t’ai vu la première fois. Juste entre toi et moi, tu faisais de la contrebande ?…

Juan esquisse un petit sourire et répond :
– Oui, et c’est comme ça que je me suis acheté ce bar.

Le douanier s’approche un peu et demande à voix plus basse :
– Et qu’est-ce que tu passais frauduleusement aux douanes ?
– Des mobylettes…

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